Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

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Matteo
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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » sam. janv. 02, 2021 2:25 pm

Depuis son arrivée dans ce monde, il avait toujours été discret. Peut-être ses nouveaux dons et la perte de sa marque y était-il pour quelque chose... Pendant de long mois, il avait vécu éloigné de tous, un peu comme une bête sauvage, et visiblement, ça ne pouvait pas mieux convenir à la situation. Et puis un jour où il s’était décidé à sortir de son trou, il y avait eu cette rencontre... Et un autre jour, et le suivant, et de nouveau le suivant... C’est un peu comme si elle l’avait appaté de jour en jour, et qu’elle était parvenu à le dompter. Il n’en était pas moins resté sauvage avec les autres, mais pas avec elle. Il était certes loin d’être parfait, et bon sang, qu’est-ce qu’il lui en avait fait voir, mais elle était toujours là.

Avec le temps et à ses côtés, il avait appris à changer. Il était tombé amoureux, et il voulait quelque chose de sérieux. Il avait pris un malin plaisir à la torturer dans une demande en mariage dont personne n’aurait jamais osé tenter. Elle était devenu sa raison de vivre. C’est sans doute pour ça que sa dernière vision avait été si difficile...

Les premiers jours, il s’était montré étrange, sans pour autant s’expliquer. Il passait ses nuits accroché à elle comme à une bouée de sauvetage, trouvant difficilement le sommeil. Sans insister pour comprendre son comportement, elle s’était contenter de le câliner, soucieuse. Il avait beau y réfléchir, il ne parvenait pas à trouver la solution. Comment lui en parler ? Comment aller contre ce qu’il avait vu ?

Plus les jours passaient et plus il s’effaçait finalement. Il passait ses journées dehors à s’entrainer, même si ça n’avait plus réellement de sens pour lui. En soirée, on le croisait souvent dans une taverne, parfois accompagné, parfois pas. Il ne rentrait simplement que pour dormir quelques heures, avant de repartir, sans réellement rompre le silence. Oui, plus le temps passait, plus il évitait la seule personne qui pourrait sans doute le réconforter.

On lui avait souvent reproché d’être trop asocial, alors il tentait de s’ouvrir aux autres tant qu’il était encore temps. Il passait de plus en plus de temps avec Pierre, et force est de constater qu’il avait raison sur une chose, ils avaient beaucoup de points en commum. Depuis la cérémonie à laquelle il l’avait invité, il avait compris qu’accepter une main tendue, ou demander de l’aide, n’était pas une honte, bien au contraire. Alors il essayait de s’améliorer encore, peut-être que sa vision s’avèrerait fausse, enfin de compte, s’il changeait assez ?

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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » dim. janv. 10, 2021 8:40 am

« Etes vous nécromancien ? »

« J’ai appris les bases, mais j’ai abandonné. Ma soeur est bien plus douée que moi dans cet art. »

« Et moi alors ? »

La voix, venue de nul part, sembla lui glacer le sang, mais il n’en laissa rien paraitre devant les deux personnes présentes. Il continua sa conversation avec l’Empereur comme si de rien n’était, l’air tout à fait naturel, alors qu’il aurait voulu exploser de colère. Quand l’entrevue fut terminée, il ne pu que constater que ça ne s’était pas passé comme ils l’avaient prévus. Il allait falloir revoir quelque peu les plans de bases...

Il y avait un certain temps qu’il ne l’avait plus « vu ». Pourquoi ce retour soudain ? Lui qui pensait être tranquille, que ce n’était qu’une folie passagère, qu’il avait enfin trouvé la paix auprès d’elle... Il n’en était visiblement rien. Etais-ce les souvenirs de son passé, de sa sœur, et de leur art, qui l’avait réveillé ?

« On a les souvenirs qu’on mérite Matt’. »

Il rentra finalement à la Cité Vampirique, la tête pleine de questions, et l’estomac noué. Il aurait aimé vomir son dégout, sa haine. Tout décharger dans un hurlement à s’en faire éclater les cordes vocales, mais il se calma en la voyant. Il ne tarda pas à la rejoindre, l’air le plus naturel du monde. Mais elle finirait bien par sentir que quelque chose n'allait pas, un jour...

« Tu nous présentes pas ? »

Ne pas répondre. Faire comme si de rien n’était, encore. Il sentait l’amusement dans sa voix. Ne pas répondre. Passer outre. Ne pas y penser. Ne regarder qu’elle. Ne voir qu’elle. N’écouter qu’elle. Il la souleva en vrac sur son épaule, et ils rentrèrent. Son rire sembla effacer tout le reste, tout comme la surprise qu’elle lui avait réservé.



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« Et si c'que tu t’obstines tant à rejeter, était en faite la solution, hein ? Avoue, tu sais qu’j’ai raison. Allez Matt’, quoi ! On sait tous les deux que t’es aussi pourrit qu’moi à l’intérieur. Cet art, c’est parfait pour toi !»

Il soupira doucement et se mit à fouiller dans ses vieux bouquins. Force est de constater qu’il avait raison sur un point... Cela pourrait sûrement aider, ou mettre un peu plus les chances de leur côté du moins. Et même si l’idée ne l’enchantait pas vraiment, avait-il vraiment le choix ? Azur avait travaillé encore plus dur que lui, afin de pouvoir faire naitre leurs projets. Il était déjà responsable de la mise en arrêt d’une de ses propositions... Comment pouvait-il, une nouvelle fois, réduir à néant tout ses efforts, tout se temps passer à paufiner les choses ? Peut-être que pour une fois, c’était à lui de se sacrifier pour les autres... ?

Après un moment de flottement, plusieurs livres dans les mains, il s’installa dans un coin du manoir, profitant d’être seul. Tourner la couverture du premier livre fut le plus dur... Et plus les pages se tournaient, plus il sentait cette sensation d’étouffement l’envahir. A ce moment précis, il comprit que se replonger là dedans ne serait pas bon pour lui, qu’il en paierait sûrement le prix... Et malgré tout ça, alors que l’obscurité semblait prendre place dans son esprit, il avait une lueur d’espoir. L’espoir que cela pourrait les aider, eux.

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Message par Matteo » mer. janv. 27, 2021 1:24 pm

- Tu t'sens pas mieux depuis que j'suis là plus souvent? Allez, avoues, ça t'plaît tout ça ! Toute cette noirceur qui reprend sa place en toi. Ca t'avait manqué, pas vrai?

- T'faire latter les couilles, ça te manque? Non parce que si tu veux qu'on parte dans les questions complètement conne, j'en ai en réserve hein.

- On peut ! J'ai toute la journée moi tu sais! T'as plus personne pour te distraire, et ça m'arrange! J'retrouve un peu ce bon vieux Matt'.

- Le frère que t'as connu est mort en même temps que notre monde. C'est une nouvelle vie pour moi ici. Il est pas question que tu me fasse faire quoi que ce soit. Ta "présence" me fait déjà bien suffisamment chier.

- Et c'est bien l'but, sale p'tit enfoiré! J't'avais dis que j'te lâcherais pas!

- Ouais... C'est bien la seule promesse que t'as été foutu de tenir...

Il leva le nez au ciel, comme pour se faire une idée de l'heure qu'il était. Les journées lui semblaient bien trop courtes ses derniers temps... Entre la préparation des projets avec les SanarSùlë, les tentatives de les mettre en place, ses révisions, ses entraînements, et ses chasses, il avait l'impression de n'avoir plus vraiment de temps pour lui, ni même pour elle. Et même si elle ne s'était jamais plainte les rares fois où ils parvenaient à ce croiser, il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Elle avait toujours été là, dans les bons, comme dans les pires moments, elle ne méritait donc sûrement pas d'être délaissée, ou de passer au second plan.

Il soupira doucement, et referma son livre. Non, il n'avait plus la tête à s'instruire. Penser à elle était la seule chose capable de le faire décrocher de toute chose. Ils vivaient ensemble, et pourtant, à cause de ses trop nombreuses occupations, il ne l'a voyait plus autant qu'il le voudrait. Et force est de constater qu'elle lui manquait... Faire une pause pour un soir n'empêcherait pas le monde de tourner après tout, non?

Il se releva, la tête pleine d'idées pour se faire pardonner. Il lui restait suffisamment de temps pour aller offrir quelques offrandes à Valakas, et puis rentrer pour préparer quelque chose ! Mais alors qu'il s'était rendu à la Cité Vampirique pour prendre des cristaux, une missive lui parvint. Son air s'assombrit, et visiblement, ses plans changèrent... On le vit ranger ses futures offrandes, attraper ses lames, sa carte, et disparaître. Depuis, il ne serait pas rentré.

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Message par Matteo » mar. févr. 02, 2021 5:00 am

Le sang appelle le sang.

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« Et sinon, tu comptes les laisser faire en te marrant pendant encore combien de temps ? »

« J’ai pas encore décidé... »

« Elle dirait quoi si elle te voyait te bidonner alors qu’on t’éclate la gueule ? »

« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? »

« J’pose juste la question... Moi j’pense que t’en mangerais une belle ! Et putain, je paierais pour voir ça ! En colère, elle doit valoir le détour ta Vampire ! »

« Hey bande de cons ! C’est quand que j’crève ? J’en ai ras l’cul d’entendre ses conneries à cet enfoiré ! »

« Outch, mon pauvre petit coeur, tu me fais tant de mal ! Mais raté, ils t’entendent pas. T’as bien conscience qu’ils sont en train de décider de la façon dont ils vont te tuer, pour de vrai ? »

« Je sais, et c’est pour ça que j’prends mon pied... Parce que j’te vois presque te pisser dessus à l’idée que ça va arriver... »

« Qu’est-ce que tu racontes... ? »

« Si j’meurs, tu disparais avec moi. Pouf ! Envolé ! Et c’est la dernière chose dont t’ais envie à l’heure actuelle. J’sens d’ici ta peau frissonner de peur, et bordel, moi ça m’éclate. »

« P’tit enfoiré... J’comprends mieux. Tout ça c’est juste pour m’faire chier. T’aurais pu tenter d’te barrer, mais tu voulais qu’ils nous torturent tous les deux. Tu sais qu’elle te pardonnera jamais si tu t’décide pas à t’bouger le cul ? »

« Je... »


A genoux, les bras attachés dans le dos,il pencha son visage vers le sol, et se mit à regarder les gouttes de sang qui coulaient de sa bouche, pour finir dans la flaque que ses autres blessures avaient finis par créer en dessous de lui. Depuis combien de temps était-il ici ? Le temps lui paraissait si long, qu’il n’en avait foutrement aucune idée... Il était épuisé, à bout de force. Il n’avait qu’une seule envie, se laisser tomber au sol, fermer les yeux, et laisser faire les choses... Et pourtant, il se refusait à y céder. Ses genoux étaient douloureux à force de maintenir cette position, mais ce n’était rien comparé au reste. Force est de constater qu’il n’avait pas penser à ce qu’Elle pourrait penser de tout ça... Mais Il marquait sûrement un point en soulignant qu’Elle ne lui pardonnerait jamais. L’expression « On récolte ce que l’on sème » ne pouvait avoir de meilleur sens qu’en ce moment...

« Remues-toi l’cul ! »

« Au cas où tu l’aurais pas remarqué, je suis attaché, j’ai une épaule qui semble ne plus vouloir répondre à mon cerveau, probablement des côtés cassées, sans compter le reste... »

« Attaché ? Si j’t’avais attaché avec une corde de merde comme ça, y’aurait belle lurette que tu l’aurais déchiré, et qu’tu m’aurais sauté à la gueule. Cherche pas d’excuse à la con. Quand on veut, on, peut. »

Des bruits de pas se firent entendre au dessus de lui. Puis le grincement d’une porte que l’on ouvre, suivit de bottes dans des escaliers de bois. La petite troupe de quatres hommes s’arrêta devant lui un instant. Tous semblaient nerveux, sauf un, donc le visage était abimé, visiblement par un passage à tabac datant de bien des jours. Il savait qu’il devait se taire, mais sans doute par égo, ou dans un jeu de montrer qui avait la plus grosse, il ne pu empêcher une dernière provocation...

« Ah, vous v’la. J’meurs d’envie de pisser... Lequel d’entre vous veut m’la tenir ? »

« Déconne pas Matt’... »


Ils se regardèrent tous, avant que l’un d’eux ne s’approche encore, le frappant violemment au visage, lui faisant perdre l’équilibre, et finalement tomber au sol. Il lâcha un grognement de douleur, avant de rire longuement, se tortillant par terre pour tenter de trouver une position plus confortable.

« Bordel Matt’ ! »

« Je vous l’avez dis, il est complètement cinglé ! Qu’on en finisse ! »


L’homme au visage enflé l’aggripa, le tira pour le remettre à genoux, et se glissa dans son dos, une dague à la main. Il posa la lame sur sa gorge, regardant ses camarades, se voulant sévère.

« C’est ta dernière chance... Oublies pas c'qu'elle t'as dis.»

Il ferma les yeux doucement, et n’eu qu’une fraction de seconde pour trouver une idée. A une vitesse qu’il ne s’était encore jamais accordé, il laissa son corps céder à son côté bestial. Sous le poids et la grosseur de sa nouvelle apparence, ses attaches se brisèrent, libérant ses membres, même si une seule de ses pattes restait fonctionnelle. Il n’avait que peu de temps pour profiter de l’effet de surprise. La suite des évènement lui parut se dérouler au ralenti... Bondir sur l’un, lui briser la nuque d’un coup de mâchoire. Foncer sur un autre, et l’envoyer s’écraser contre le mur. Se tourner vers celui à la lame, le déchiqueter rapidement, sans aucune retenue. Tenter d’atteindre le dernier, mordre le mollet, mais trop faible pour l’empêcher de fuir... Quand le silence revint dans la pièce, il observa son oeuvre. Les corps des trois hommes, morts, gisaient au sol. Ce qu’il avait tant redouter était juste sous son nez... Et il y avait pris du plaisir... Il quitta les lieux pour aller se cacher dans le Nord du continent, loin de tous.




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Elle avait mené son enquête. L’inquiétude avait finit par prendre le dessus au bout du deuxième jours, et Elle avait fait tous son possible pour le retrouver. Elle s’occupa de lui à peine s’était-elle jeté à ses côtés, passant outre ses sentiments . Oui, Elle s’était occupé de lui, à s’en épuiser, ne s’arrêtant que lorsqu’elle jugea que le plus important était fait. Elle tenta de savoir ce qui c’était passé, mais il ne resta que vague... Finalement, ils se reposèrent sur place, et ne rentrèrent chez eux que le lendemain matin.

Si elle l’avait probablement sauvé, il n’en restait pas moins en piteux état. Il avait perdu beaucoup de sang, ce qui rendait sa convalescence plus longue et compliqué. Si de l’extérieur, son corps semblait comme neuf, à l’intérieur, c’était tout autre chose... Il avait la sensation de s’être fait piétinné par un troupeau de buffle, et que cela recommençait à chaque fois qu’il bougeait. Il savait qu’il avait besoin de repos, mais il détestait rester là à ne rien faire. Il avait bien passé le temps en brisant tous les miroirs du manoir pour ne plus croiser son reflet, mais mise à part l’occuper quelques minutes, pour en plus le faire atrocement souffrir, ça n’avait pas plus égayé son début de journée... Il se résigna à avaler un mélange d’herbes sèches, et à aller se coucher.

Mais le lendemain, rien n’avait changé... Elle prenait toujours soin de lui, et lui, refusait toujours de répondre à ses questions, et l’ennuie était présent à peine le petit déjeuné avalé... Redoutait-il de lui dire la vérité sur ce qui c’était passé ? Sans doute, oui... Peut-être avait-il peur que son regard change. Depuis leur tout premier baiser, il s’était promis de ne plus jamais redevenir celui que son frère avait fait de lui. De ne jamais lui montrer cette facette de lui. De se tenir droit. D’être sérieux, honnête. De faire son possible pour être un homme meilleur, lui offrir ce à quoi elle avait finalement renoncé avant lui. Il voulait se montrer à la hauteur, et aujourd’hui, il n’avait plus le sentiment de l’être...

Il se tortura l’esprit une bonne partie de la journée, s’assommant de questions auxquelles il ne trouvait pas de réponse. Et puis, profitant de son absence, et sur un coup de folie, il se dirigea vers la salle d’eau, pour y récupérer un coupe-choux. Il redressa ses cheveux sur le dessus de sa tête à l’aide d’une fine lanière de cuir, et passa lentement la lame sur les deux côtés de son crâne, rasant ses cheveux, s’aidant du reflet de l’eau pour se guider. Le tout, sans utiliser son bras gauche, bien trop douloureux pour en obtenir quoi que ce soit de précis. Finalement, une fois détaché, la longueur et la masse de ses cheveux restant, suffisait à cacher les parties rasées. Une chance ! Ca lui permettrait de cacher la misère s’il venait à le regretter plus tard !

Il retourna dans leur lit, non sans avoir attrapé sa sacoche de dessin. Le calpin en appuie sur ses cuisses pour ne pas avoir à le maintenir de sa main non dominante, il passa plusieurs heures à griffonner presque frénétiquement, à la chaîne, comme s’il cherchait à faire sortir quelque chose de sa tête... Et finalement, il s’écroule de sommeil, au milieu de dizaine de croquis du même visage...

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Matteo
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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » mer. févr. 03, 2021 1:36 pm

- Il y a trois solutions dans ses cas là. Première, on tente de vivre avec, même si c'est compliqué. Seconde, on tente de l'étouffer avec ce genre de trucs. Troisième, on meurt.

C'est un peu comme si le ton avait été donné. L'elfe se tenait là, devant lui, et même s'il avait essayé d'en savoir plus, il n'avait pas insisté et avait accédé à la demande du jeune homme. Et malgré le fait qu'on sente qu'il ne conseillait pas vraiment cette solution, par expérience visiblement, il ne chercha pas à s'interposer dans les choses.

- D'ailleurs... Adra ne doit pas savoir, pour... Ça...

L'elfe c'était voulu rassurant. Son aide de ce soir l'avait quelque peu calmé. La création d'un nouveau cuir y était pour beaucoup, à vrai dire. Ils discutèrent un petit moment, et après quelques mises en garde à peine dissimulées, il quitta le manoir.

Il regarda le bazard qu'il avait finalement mis dans la maison. Deux tabourets brisé... Les fioles et bocaux d'Adra en miette au sol derrière le bar... Il lâcha un soupire, avant de grogner. Dans les moments où il perdait le contrôle, se sentir énervé avait la fâcheuse tendance à l'énerver encore plus, l'enfermant dans une boucle de colère sans fin. Si habituellement il parvenait à se calmer en allant aux partûrages non loin, ce soir, il savait que ce n'était pas la meilleure idée que trop forcer sur ses récentes blessures...

Le rangement pourrait attendre demain. Il voulait juste parvenir à se détendre, ne plus penser à rien. Avoir la tête vide...

Trouver le sommeil n'était pas toujours chose facile pour lui, mais ça l'était encore moins depuis sa mésaventure. Il était malheureusement du genre à se torturer l'esprit, sans doute pour se punir lui même de des actes. Et bien évidemment, Elle le savait... Elle avait chercher à le soulager en lui posant des questions, mais il n'en démordait pas jusqu'ici, il restait vague, ou voulait changer de sujet. L'un comme l'autre était têtu, et si ce soir, il était parvenu à esquiver, Elle finirait par obtenir ce qu'elle voulait. Elle avait se pouvoir là sur lui... Il cédait toujours face à ses yeux, et encore plus rapidement quand leurs intensités changeaient. C'est bien l'une des rares de ses propres faiblesse qu'il acceptait !

Il attrapa une tasse, et un petit pochon apporté par l'elfe.

- Il a dis une cuillère pour une personne normale ? Partons sur trois alors.

Il suivit le reste des instructions données plus tôt, et réalisa son étrange tisane. Il s'installa dans le canapé, et avala le contenu de sa tasse d'une traite. Trop grosse quantité, ou magie de l'ingrédient, il en ressenti les effets rapidement. Son corps lui parut devenir plus lourd, tout comme ses paupières. Il se laissa glisser sur le côté, tombant finalement dans les méandres du sommeil, sa tasse toujours à la main.

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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » mer. févr. 24, 2021 1:35 pm

Combien de temps deux têtes de mules pouvaient tenir leurs positions, et bouder à demi dans leur coin? Ils étaient sûrement en train de tester pour le reste du monde! L'un comme l'autre ne voulait baisser les barrières, quand bien même aucun des deux n'aimaient ce genre de situation... Par égo ? Probablement... Pour tester les limites de l'autre ? Sûrement aussi... Quoi qu'il en soit, ils n'avaient plus grand chose à partager ses derniers temps, et c'était bien dommage.

Il continuait de consommer diverses mixtures pour s'évader, s'assommer ou se calmer. Les mélangeant même parfois, sans ce soucier de l'effet que cela pourrait avoir. Mais penser à certaines choses était au dessus de ses forces, tout comme prendre le risque de rêver. Ses envies pour la Cité Nordienne ne suffisaient pas à lui maintenir l'esprit occupé assez longtemps, pour se passer de tout ça.


"Est-ce pour cette raison que tu te drogues Matt'...?"

Cette phrase qu'elle lui avait lancé ne cessait de résonner dans sa tête. Il y avait répondu en partie le soir où elle lui avait demandé. Mais toutes les vérités sont-elles bonnes à dire? On raconte que ce que l'on ne dit pas s'accumule dans notre corps, et se transforme. On aimerait que cela tombe dans l'oubli, mais cela ne fait que remplir nôtre âme de cris muets. Ce que l'on ne dit pas se transforme en insomnie, en douleur. Ce que l'on ne dit pas se transforme en frustration, en tristesse. Ce que l'on ne dit pas ne meurt pas, mais nous tue.. Et aujourd'hui encore, quand il voyait où ils en étaient, tout cela prenait encore un peu plus de sens...

Assis à son nouveau bureau, il observa un peu les lieux soupirant. Il fouilla son gant pour en extirper quelque chose, qu'il plaça dans sa bouche, avant de se lever en machouillant. Oui, il était temps d'arrêter de penser pour aujourd'hui.

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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » mar. mars 02, 2021 3:30 am

Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées.





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Comment avaient-ils pu laisser les choses en arriver aussi loin... ? De ce qui aurait du être un petit rien, il en avait été toujours plus. Se blessant l'un l'autre à tour de rôle, sans cesse. Tournant les talons au moment opportun, laissant l'autre ruminer seul dans son coin. Ils avaient fini par ne plus réellement s'adresser la parole, comme deux inconnus vivant sous le même toit... Et ce soir, alors qu'il la regardait dormir, assis dans un coin de la chambre, il se demandait si tout ça ne s'était pas finalement transformé en concours de celui qui ferait le plus de mal à l'autre. Et même si elle avait débordé la veille, elle cachait bien mieux ses sentiments que lui, alors difficile de dire qui menait le jeu à l'heure actuelle.

Les jambes repliées vers son torse, les bras en appuient sur ses genoux, il l'observait de loin depuis plusieurs heures, silencieux, mâchonnant encore et toujours. Pas un soupire, pas un grognement. Il se contentait de la regarder, dans un moment qui se faisait plutôt rare pour une Vampire. Habituellement c'était elle qui était la gardienne de son sommeil, passant ses nuits à le veiller, inlassablement. Dieu qu'il aurait aimé avoir ce rôle ce soir, véritablement... Mais la situation faisait que c'était bien trop compliqué... Avant qu'elle ne s'abandonne aux bras de Morphée, ils s'étaient tellement déchirés, encore une fois. Il était épuisé de tout ça, mais il parvenait à maîtriser sa colère, ne lui cédant jamais devant elle. Peut-être était-ce là aussi une partie du problème ? L'un comme l'autre, ils se forçaient à se montrer indifférent, ils ne laissaient aller leur rage qu'une fois loin l'un de l'autre. Pourquoi ne pas se hurler dessus un bon coup et en finir une fois pour toute ? Là encore, sûrement l'envie de se montrer plus fort qu'ils ne l'étaient...

Mais il en était arrivé au point où la situation le faisait souffrir au point de vouloir en crever. Incapable de rassembler ses pensées, de trouver une solution, de revenir à la raison... Et ses crises, de plus en plus fréquentes, conséquences d'une consommation excessive. Chercher une échappatoire, se réfugier dans les ténèbres... Il se redressa brutalement, prêt à aller la réveiller, la secouer, lui hurler de lui arracher le coeur pour enfin ne plus rien ressentir... Mais il fit demi tour avant de l'atteindre et reprit sa place au sol, la tête basse. S'il ne s'était jamais vraiment intéressé à l'amour jusque là, c'est peut-être parce qu'il n'était pas fait pour ça, après tout ? Elle lui avait reproché d'en faire trop pour si peu, mais c'était plus fort que lui. Pourquoi ne parvenait-il jamais à se faire comprendre ? Avait-elle seulement conscience de l'importance qu'elle avait ? De tout ce qu'il pourrait faire, ou sacrifier pour elle ? De la terreur que pouvait provoquer en lui l'idée de la perdre ? Elle avait beau lui répéter que ça n'arriverait jamais, il était convaincu qu'un jour ou l'autre, le fait qu'il ne soit qu'un simple Humain poserait problème. Et à dire vrai, en ce moment, il avait le sentiment de la perdre un peu plus chaque jour...

Le bruit d'une goutte de sang claquant le sol le ramena à la réalité. Puis une autre et encore une autre. Il ne se donna même pas la peine de porter une main à son nez, bien conscient que cela venait de là. Une douleur à la poitrine le figea sur place un moment. Des secondes qui lui parurent des heures. Le souffle coupé, le coeur semblant vouloir se faire la malle tant il battait rapidement. Quand il en fut capable, il se redressa sur ses pieds et quitta le manoir avant qu'elle ne se réveille, attrapant son cuir, ne laissant comme mot derrière lui, que quelques gouttes rougeâtre dans un coin.

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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » mer. mars 24, 2021 1:34 pm

La Cité des Glaces

A son arrivée, il avait d'abord posé son cul à la Cité Vampirique. Non pas qu'il ai une passion pour les Vampires, mais la Cité avait des airs de son ancien monde, alors sans doute se sentait-il plus rassuré là bas. Il n'avait pas à s'en plaindre, il avait rencontré du monde là bas malgré tout. Mais après une visite dans le Nord, il était tombé amoureux de la Cité des glaces. La VRAIE Cité des glaces, pas celle transformée et abandonnée. La voir dépérir de la sorte lui faisait mal cœur... C'était une ville pleine de légendes, d'histoires, et qui abritait sûrement le peuple le plus robuste qu'il n'ai jamais connu. Pendant un temps, il laissa faire, en espérant que quelqu'un vienne lui rendre sa splendeur. Mais à force d'attendre, il finit par se demander " Et pourquoi pas moi après tout? ". Il ne valait pas moins qu'un autre non? Il n'était pas parfait, mais ses intentions étaient bonnes, alors il avait ses chances! Tout commença par une fête, autorisée par le nouveau régent. Puis il osa une demande d'aménagement, et à sa plus grande surprise, on lui donna carte blanche. Il n'en fallut pas plus pour le motiver. Il recruta des volontaires au sein de la Cité, et les nouveautés prirent place. Taverne, école, cour, dispensaire, orphelinat. Tout ce qu'il jugea important fut installé en premier. Étrangement, il sembla porter un soin tout particulier à l'orphelinat. C'était un bâtiment qui lui tenait visiblement à cœur. Il s'épuisa littéralement au renouveau de la ville, et d'après les retours, il s'était bien débrouillé. Il savait au moins qu'à sa mort, il aurait fait quelque chose de bien pour les autres...




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Le coup de foudre

Elle était là, installé devant lui, le regardant de ses grand yeux gris, la bouche légèrement en cœur. Il cru fondre ! Il resta figé moment, alors que tout son corps lui hurlait de la prendre dans ses bras, que c'était elle, et pas une autre ! Et finalement, avec des gestes d'une douceur insoupçonnés pour cette bête sauvage, il la prit contre lui, l'entourant de ses bras, et posa sa joue contre son crâne. Comme par réflexe, il la berça doucement, lui chuchotant que tout allait bien aller maintenant, qu'elle était en sécurité. Il mit de très longues minutes avant d'arriver à se décider à la lâcher. Il la posa dans son lit, lui offrant quelques caresses sur le nez pour l'aider à s'endormir. Puis il resta à la regarder un moment, comme envoûté.

Cette sensation, il ne l'avait pas ressenti depuis Adra. La poitrine qui se serre, le coeur qui s'accélère, les mains qui tremblent... Un véritable coup de foudre. C'était comme si d'un simple regard, elle lui avait volé son cœur de pierre ! Toute la colère avait disparu... La tristesse, envolé... Il n'y avait plus qu'elle... Il s'était pourtant préparé à renoncer à cette idée, mais c'était avant de l'avoir vu...

A contre coeur, il quitta la pièce, passant le relais, et rentra chez lui pour de reposer un peu.


- Tu vas vraiment faire ça...? T'as pas assez d'une femme dans ta vie, il t'en faut deux? Sérieusement, ça va t'servir à quoi Matt'? Ça va juste t'apporter encore plus d'emmerdes ! Laisse tomber putain. Laisse tout tomber. Bordel que je regrette de plus pouvoir te botter le cul! Avec moi, tu filais droit au moins!

Installé dans son lit, il souriait simplement en l'écoutant, l'air satisfait. Sa vie ici prenait une tout autre tournure, et il y avait quelqu'un pour lui rappeler qu'il était différent. Différent oui, mais en mieux. Encore quelques détails à régler, et il deviendrait peut être quelqu'un de normal...

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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » mar. avr. 20, 2021 10:25 am

« Alors là... J’suis fier de toi ! Ca c’est le digne héritier des Delphès ! T’as foutu une bonne merde mon grand ! J’prends autant mon pied que si j’étais en trains d’me... »

« La ferme... C’est pas... »

« Pas c’que tu voulais ? Ah non, ça c’est sûr ! Mais c’est quand même ta faute ! Mais c’est bien hein. Fallait que ça bouge de toute façon non ? »

« Pas comme ça... »

« Vois l’bon côté des choses, au pire des cas, t’as tes chances pour t’faire recruter par ce Embryo ! Mine de rien, tu l’as poussé à sortir, à montrer sa force, et à faire pleins d’victimes chez les Graciens ! Ils pourraient presque t’en devoir une ! »

Il avait beau tenter de rejeter l’idée, il savait qu’Il avait raison. C’était de sa faute. S’il n’avait pas lancer cette expédition, Nécrotique serait encore libre, Orientale habité, et personne ne serait blessé ou en danger. Il avait imaginé beaucoup de chose... Découvrir une tour vide, être capturé, ou tout simplement mourir en se défendant. Mais il n’avait pas imaginé une telle riposte. Et pourtant, avec son frère, il avait appris à toujours se préparer au pire, mais cette fois-ci, il avait peut-être sous-estimer la férocité de l’ennemis. Eux qui avaient été si calme ses derniers mois, depuis la chute du clan Blackbird, aujourd’hui, ils montraient de nouveau leur puissance. La culpabilité était bien plus douloureuse que ses blessures de la veille. Combien de temps avant que l’Alliance ne se retourne contre lui ? A vrai dire, ce point là, il s’en fichait royalement.

« Tu vas bouder longtemps ? J’te rappelle que ton truc avec Halphas pourrait te tomber sur le coin du nez à n’importe quel moment. Et tu l’as entendu, ça pourrait te faire perdre l’esprit. Alors autant que t’ai la tête à ce qu’tu fais. »

« Perdre l’esprit... Le simple fait que tu sois là, que je t’accorde de l’importance, que je te parle... Ca veut pas déjà dire que j’ai perdu l’esprit ? »

« Ca veut juste dire que de la haine à l’amour, y’a qu’un pas, et que tu m’aime plus que tu ne veux l’avouer. T’es malin, moins que moi, mais t’es malin. Et ce dans quoi tu te lance, ça me fera pas disparaitre Matt’. »


Il soupira doucement, observant un peu le paysage. Le froid avait au moins l’avantage de calmer la douleur. Adra avait fait encore un travail remarquable sur lui, mais le prix à payer pour elle devenait de plus en plus dur à encaisser pour lui. La voir dans cet état était compliqué, si bien qu’il avait prit la fuite dès qu’il s’en était sentis capable.

« J’vais être sérieux pour une fois, et te donner un conseil. Si tu veux arrêter de la faire souffrir, de part tes actions, ou ton comportement, quitte la. C’est le seul moyen. Ouais elle va souffrir un temps, mais elle finira par te haïr et là, ça ira mieux pour elle. Elle sera libérée. J’te l’ai toujours dis Matt’, on est mieux quand on a pas d’attaches.»

« Je sais... »


Il se laissa tomber en arrière dans la neige, observant le ciel. Il savait que ses conseils n’étaient pas toujours bon à prendre, mais il ferait ce qu’il lui semble être nécessaire.

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Matteo
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Re: Lettres non envoyées et récits d'une bête sauvage

Message par Matteo » sam. juin 26, 2021 8:39 pm

Comme chaque jour, il s’accorda un instant de calme sur la place de la Cité des Glaces. Le nez levé vers le ciel, les yeux clos, il tenta de se vider l’esprit. Depuis son « retour », rien ne s’était déroulé comme il aurait du. Un nouveau corps à découvrir, avec lequel prendre ses marques, retrouver des habitudes. Et ses souvenirs, parlons-en. Ils devaient sûrement pourrir avec son ancien corps ! Si son don de vision lui avait permis d’en retrouver certains, il était loin d’avoir sa mémoire d’antan. Mais qu’importe, il pouvait au moins apprécier le fait d’être toujours en vie.

Il avait pensé bien faire en se sacrifiant, pour la Prêtresse, et pour sa Cité. Mais il avait appris à ses dépend qu’un Gracien n’a aucune parole. Finalement il était mort pour rien, et jour après jour, il en portait le fardeau. Comme si cela devait être la punition de sa stupidité, il revivait chaque jour sa mort. La douleur était parfois telle, qu’elle le faisait vomir. Là encore, il n’était pas en droit de se plaindre, il était en vie, et on lui avait bien fait comprendre que le rachat de son âme avait coûté une véritable fortune... Et puis il avait toujours sa famille ! Enfin... Quand papa et maman vivent chacun dans leur maison et ne se parlent plus, peut-on vraiment appeler ça une famille ? Si Amicia était encore trop petite pour se rendre compte de quoi que ce soit, Nael lui, était assez grand et intelligent pour se poser des questions. Difficile de répondre quand on a pas soit même la réponse. Heureusement, il était de bonne constitution, et puis son dragon Globule semblait l’obsédé au point que les autres étaient parfois invisible pour lui.

Il soupira doucement et puis se décida enfin à faire son tour de la ville pour s’assurer que tout allait bien. C’est comme ça qu’il sentit que quelque chose avait changé. En s’approchant de la Maison des soins qui tournait à vide depuis que les derniers blessés étaient sur pieds, une odeur lui chatouilla les narines. Du sang, et d’ange par dessus le marché. Son instinct animal pris un instant le dessus et il du s’accorder un moment pour se calmer. Si une chose n’avaient pas changé de son ancien lui, c’était sa difficulté à se contrôler devant l’odeur du sang. De bon matin, avec le ventre vide, c’était une véritable torture ! Il finit par s’avancer en cherchant du regard, puis il aperçut la blessée.

Il avait le sentiment de la connaitre, sans pour autant pouvoir mettre un nom sur son visage. Qu’importe, elle avait visiblement besoin d’aide, alors il verrait les détails plus tard. Un rapide examen, et il décida de la prendre en charge lui même, sans prévenir qui que ce soit d’autre. De toute façon, il se voyait mal aller chercher la responsable des lieux... Les plaies furent nettoyées avec ce qu’il avait sous la main, mais il avait bien conscience que ce ne seraient pas suffisant. Il installa la blessée un peu plus confortablement, et prépara une liste de fournitures a aller chercher.

Finalement, le soir même, la Maison des soins fut fermée, et l’accès refusé, quand bien même il n’y avait plus vraiment de passage ici depuis l’attaque... Ses compétences en la matière étaient assez limités, il s’installa donc au chevet de sa patiente, pour se plonger dans des livres de médecine. S’il pouvait éviter de l’achever...

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